Retour sur la Transat
Un bon mois depuis notre arrivée en Martinique, et souvent je repense à notre transat; d’abord parce que beaucoup d’entre vous « terriens » nous en reparlent lors des retrouvailles, et aussi car c’est notre fait marquant de cette saison et une étape personnelle franchie.
Aux yeux de certains, c’est un exploit, mais c’est plutôt une expérience : la plupart des bateaux là en Martinique ont transaté donc vu le nombre, ce n’est plus un exploit que de traverser l’Atlantique.
Par contre assurément une expérience ; Cette année, avec cette météo farfelue, personne n’a eu la même transat, et très peu ont eu une traversée « normale ». Certains ont traversé tout droit alors que nous avons fait un grand détour par le sud, d’autres ont eu 50 noeuds et nous 35 maxi, donc un même départ, une même arrivée pour tous, mais des voyages bien différents pour chacun.
Ensuite le facteur humain, entre la gestion du bateau, des équipiers et de sa propre personne, pas toujours simple; devant la montagne à gravir, certains équipiers abandonnent le navire au Cap Vert juste avant le départ, d’autres qui au comptoir se disaient véritables chasseurs de tempêtes, se révèlent incapables de se gérer seul pendant le quart de nuit.
D’autres cas encore plus compliqués : Imaginez-vous avec une grand-voile qui se déchire, ou encore avec votre petite famille à gérer un bas hauban qui décide de lâcher, le mat se balançant au dessus de votre tête…. ou encore partir avec un bébé tout frais de 3 mois tout comme le bateau tout neuf, là encore une histoire différente. Sur les pontons du Marin, tous les jours vous en entendrez « des vertes et des pas mures ».
La durée de l’expérience (15 jours) fait que les 3 premiers jours et 3 derniers sont marquants, entre c’est beaucoup plus flou car il n’y a plus de repères; le livre de bord est un bon aide-mémoire. Pour aller en polynésie, il faut compter 3 semaines, je pense que ce schéma s’appliquera de même.
Mais dans l’ensemble, beaucoup de bons souvenirs heureusement, les mauvais sont assez vite oubliés (ou occultés).
Des exploits, en voilà :
Le vainqueur du Vendée Globe 2016 vient d’arriver au Sables d’Olone et là c’est un exploit, tenir aux avant postes pendant 47 jours avec un British aux fesses, God save Armel !
Un autre encore, celui de Coville sur son trimaran gigantesque et son tour du monde en 49 jours, Jules Verne doit en rêver là-haut…
Et enfin à venir si cela veut rire encore, le tour du monde en trimaran et en équipage que Francis Joyon (mon préféré) et son équipage d’Aventuriers sur Idec, sont en train de pulvériser le record détenu par Loïc Peyron sur Banque Pop.
Wait & see….
arc en ciel pris par Marie, mais impossible d'aligner le tryptique...