Et oui, nous y sommes, après une visite au bureau de l’immigration pour faire tamponner la sortie des eaux de Grenade, la dernière navigation pour Trinidad s’est faite en 12h et une nuit blanche dans une mer cahoteuse accompagnée de jolies petites rafales jusqu’à 25 noeuds.
En chemin, nous sommes passés entre 2 plates-formes de gaz et pétrole (le Venezuela est juste à 70 bornes) et à l’arrivée le trafic en tous sens appelait à la vigilance. Autre attention à porter, les pirates; 3-4 ans auparavant, des alertes de pirateries dont une sévère a eu lieu dans la zone, donc nous sommes passés tout feux et AIS éteint, donc double vigilance et d’où la nuit blanche.
A 5nm de Chaguaramas, le port où sont les chantiers, ils faut passer par un goulet, et là chose jamais vue jusqu’à présent, un courant de marée contraire de + de 3-4 noeuds; la baie se vide ou se remplie, un peu comme le golfe du Morbihan, sauf que la houle du large se heurte 12h/jour à ce contre courant. Le sondeur nous a même fait peur car il nous a affiché 2,50-2,70 mètres de profondeur (30m aux sondes de la carto)! Nous en étions à lutter à 3 nds de vitesse moteurs à 2200tr/mn, puis la baie s’ouvre et le débit ralentit, et nous ré-accélérons ….
Nous prenons une bouée, les fonds sont à plus de 10m, et elles ne sont pas chères (7€ pour une bonne nuit réparatrice). L’eau est noire maronnasse (nous sommes dans un port industriel), ça sent le fioul parfois, ça bosse tout autour (et ça s’entend), mais il y a tout de même des dauphins, tortues, poissons, hirondelles, frégates et énormes pélicans au milieu de d’une belle végétation et d’un trafic en barques incessant; tout ça nous rappelle le Guatemala.
Ensuite, c’est la corvée des formalités, et ici « paperasse » a tout son sens : déjà, j’ai du aller rechercher Marie au cata car il fallait que tout l’équipage soit présent; d’habitude c’est le contraire : personne ne descend à terre avant les formalités sauf le Captain.
Puis, une 10zaine de feuillets à remplir, avec des mots anglais jamais vu, mais heureusement les demoiselles des bureaux ont été vraiment sympas pour nous parler doucement et nous expliquer la procédure pour la suite; nous laissons le cata 5 mois sans nous, donc faut remplir la paperasse, la faire remplir par le chantier, remplir une autre paperasse du chantier, puis revenir en déposer une partie (tout en conservant les originaux) avant notre départ pour la France et ainsi nous serons dans les règles… Bonne nouvelle, les frais ne se montent qu’à 9$ !
à noter qu’il y a un « dress code » pour les formalités: épaules couvertes, pas de tong, pas de vêtement camouflage militaire (interdit sur toute l’île !) et pantalons fortement conseillés(même si les bermudas sont acceptés pour les touristes/plaisanciers).
Petite visite au chantier pour programmer la sortie de Mr Happy, Très beau chantier 3 étoiles (une 1ère pour Mr Happy) mais sans piscine cette fois, même si le coût de la main d’oeuvre est semblable à l’Europe (soit 5 à 6 fois de plus qu’au Guatemala), il y a tous les corps de métier et les contacts ont été excellents pour l’instant, nous verrons dans les faits et réalisations par la suite …
Avec les derniers cyclone et le tohubohu des assureurs, les chantiers d’ici sont pleins à ras la gueule, et celui qui n’a pas réservé risque bien de faire choux blanc.
quand tu joues à Colin Maillard en plein mouillage.....
ça sent le port de commerce ...
au loin, la baie où patientent de nombreux cargos