Pendant toute la nuit, le vent de nord a soufflé, avec de bonnes rafales vers 3h du matin.
à 8h, le vent se calme et on réentend les clochettes des biquettes et des moutons en liberté. Quelques mouettes commencent à « rire » mais beaucoup d’entre elles rient « jaune ».
Dans la matinée, les 2 tavernas ouvertes accueillent les locaux et quelques touristes; une 3ème placée juste en face du quai n’est pas encore ouverte, trop tôt pour la saison. Dans l’une avec toutes ses chaises de coloris différents, l’ambiance est plutôt cool avec de jeunes couples et des enfants en bas âge. Dans l’autre, et malgré les enfants du patrons, ce sont les « anciens » qui rendent visitent avec des pêcheurs et agriculteurs. Un père « agriculteur » vient d’arriver en pick up rouge avec ses 4 fils, et se mêle aussitôt dans la conversation que nous ne comprenons pas évidement. Le patron, lui, commence à repeindre en vert anis le bleu clair qui orne les niches murales de son restaurant, à main levée, la méthode grecque. Son père, lui, peint les pots de fleurs de différentes couleurs pour changer un peu le look de sa traditionnelle devanture et peut être aussi pour copier son voisin avec ses chaises de toutes les couleurs…
Arki ne doit pas avoir + de 200 âmes en basse saison (hors chèvres moutons et poules!) , mais triple sa population en période estivale… Mais on sent que ce petit port et ses tavernas sont le point de ralliement de tous les îliens.
Plus on se rapproche de midi, plus les tavernes se remplissent; difficile à dire s’il y a des clans vu que le village se coupent naturellement en 2 tavernas.
En début d’après-midi, le Ferry de Patmos arrive en grande pompe et à coups de corne de brume; ce sera l’attraction de la journée car il amène fournitures et nourritures, mais aussi les 1er touristes pas encore bien nombreux.
Ensuite l’île se plonge dans une léthargie que le vent berce doucement tout en en se renforçant. Il y a bien une maison où une bétonnière s’active de temps à autre mais sinon c’est l’heure de la sieste. Surtout qu’aujourd’hui nous sommes le dimanche 10 mai, et fête des mères ici en Grèce.
Vers 17h00, les troupeaux reviennent d’eux même à certains endroits précis; Les fils de l’agriculteur sifflent pour faire venir toutes les bêtes pour leur distribuer de la nourriture et de l’eau une fois toutes réunies.
Une autre corvée se prépare, celle des pêcheurs qui déroulent et vérifient leurs filets, tandis qu’un papy en profite pour redémarrer son bateau, histoire de faire tourner un peu le moteur en attendant de sortir un jour un peu moins venté… il en profite pour vider sa cale moteur d’un mélange d’eau et de gaz oil, petite nappe qui irise la surface de l’eau. Ne lui parler pas de pollution, lui vous répondra qu’il a vu au moins 50 kilos de sacs et détritus plastiques sur la plage en venant à son bateau, et cette pollution ne vient de lui mais du continent ou des décharges à ciel ouvert. Ici la notion de pollution n’en est pas à notre stade français, d’ailleurs personne ne ramasse ce qui traine sur les plages, même les plagistes… un peu comme une sorte de fatalité.
Les pêcheurs partent poser leurs filets, et comme c’est dimanche, la petite famille de l’agriculteur remonte dans leur pick up rouge pour aller à la taverna, histoire de bien finir la journée.
Le soleil descend de + en +, c’est l’heure de notre petit verre de rosé pour l’apéro. Un gros nuage noir arrive et quelques gouttes nous obligent à rentrer.
Puis d’un coup, le vent tourne à l’est et nous envoie là où il ne faut pas : la plage et ses rochers !
On manoeuvre avec les moteurs pour se remettre un peu plus dans l’eau profonde, nous jetons une ancre à l’arrière pour ne plus déraper vers la plage.
Mais je n’ai pas envie de rester dans cette situation précaire avec de bons gros nuages autour de nous; à 20h00, nous relevons les 2 ancres et allons pas loin dans l’anse de Marathi où parait-il, il y a des bouées devant des tavernes. Avec une bouée, la longueur d’évitement est moindre car il y a peu de longueur de chaine, donc quelque soit la direction du vent, nous serons tranquilles (sauf si la chaine est en mauvais état, mais vu l’heure, je ne plongerai pas vérifier).
Le vent a forcit un peu et un bon clapit nous rend la manoeuvre de prise de coffre (bouée) un peu difficile; à force de mouillages, Marie a perdu l’habitude de manier la gaffe et le crochet auto et on doit s’y reprendre une bonne 1/2 douzaine de fois pour accrocher cette satanée bouée. Un autre voilier est déjà dans la baie.
Le temps de régler l’amarrage et vérifier que tout va bien, il est 21h00, il fait nuit, et le clapot toujours présent nous prévoit une nuit bercée….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire