D'abord rêvé puis envisagé, c'est grâce à l'appui de Marie que cette balade en catamaran a pu commencer.

Espagne, Portugal, Baléares, Corse, Sardaigne, Sicile, Italie , Grèce, ... Caraïbes pour l'instant, nos mouillages et rencontres à bord de Mr Happy (un Outremer 50 light) sont un vrai plaisir, Bien sur, quelques coups durs parfois, mais vraiment en minorité, je conseille à chacun de tenter l'aventure...

"Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… elle est mortelle. »

Paolo Coelho

samedi 10 décembre 2016

#2 The Trans-Atlantique !


J9 : 7h, petite nuit encore, on renvoie la GV et le gennaker, le vent (une 12zaine de nds) a enfin tourné au nord-est et enfin, nous prenons le cap direct sur notre destination; le temps est moins nuageux, moins orageux, le moral est au beau fixe. Reste 1100nm à faire. A 11h, une première bonite monte à bord, 1/4 d’heure + tard une 2ème ! Nous savons ce que nous allons avoir pour dejeuner. Quelques grains s’invitent et nous préférons le solent au gennaker, qui affolait un peu les compteurs : pointes à +10nds et 8 nds de moyenne sur 5h…. le ciel s’assombrit toujours, encore une nuit à guetter.
J10 : Réveil en fanfare avec un grain et des pointes à 35nds; on enroule le solent et déjà nous sommes trempés, du coup on s’habille « étanche » (ou presque concernant ma veste de quart) et nous repartons à l’assaut de second ris. Une fois le boulot terminé, le vent dégringole… avec la mauvaise nuit passée et une mer d’enfer, personne n’a envie de renvoyer la toile. Allez, la journée sera en mode « off »; GV 2ris et solent et on se laisse vivre en attendant une accalmie.On reprendra le 1er ris qu’en milieu d’après midi avec un vent qui arrive à 180° de notre destination, c’est à dire qu’il va falloir à présent louvoyer au portant, petite vitesse et + de chemin à parcourir. Au cours d’une manoeuvre de nuit, je me suis fait attaqué par un poisson volant, direct dans ma tronche, pas trop de mal mais ça puait grave ensuite…. je l’ai tout de même remis à l’eau, sans rancune !
J11 : enfin quelques éclaircies, mais toujours de bons gros grains noirs devant. GV 1 ris + gennaker dans 12nds vent un peu trop portant mais bon, nous avançons: les 2/3 de la Transat sont quasi réalisés. Depuis hier soir nous avons un vent de sud-est alors qu’il est prévu de l’est, voir nord-est; l’eau étant très chaude (28,1° par 3000m de fond !), voilà peut être pourquoi les vents et grains sont inhabituels?
J12 : le vent est faiblard, et portant en plus, du coup notre moyenne chute. Finit les vitesse à 9-10nds, place aux 4-5nds et à la bôme qui grince et la voile qui claque sous l’effet de la mer sans vent. Le ciel s’est un peu dégagé, mais des orages persistent au loin.Reste + de 700nm, ça va prendre du temps à cette petite vitesse. Le spi en place nous permet d’avancer tout de même à 4,4nds avec 5nds de vent réel; merci le spi. Mais en avançant aussi vite que le vent, la chaleur s’amplifie et on transpire simplement à lire. 
Nuit étoilée parsemée de nuages noirs bossant l’allure, mais sans grain (!), nous permettant de retrouver une vitesse honorable de 7nds, par contre nous faisons cap au 270° c’est à dire plein ouest; pour le nord, nous verrons + tard…
Généralement on voit pas mal d’étoiles filantes, mais cette nuit, une superbe vision d’une « filante » et sa belle trace qui est restée visible derrière elle + longtemps que d’habitude, magnifique !
J13 : A 04h30, réveil général, un grain arrive très vite et le vent monte à près de 20nds, il faut le ranger dans sa chaussette et l’afffaler au + vite; malheureusement, nous n’étions pas au point et le bout qui permet de cacher le spi dans sa chaussette s’est fait la malle : le spi nous fait son chaud de cerf-volant sous la pluie du grain, et nous devons larguer les écoutes puis la drisse pour le mettre dans l’eau, puis le récupérer une fois que tout s’est calmé… ensuite direct dans sa cale pour la nuit !
Après le petit dejeuner, une belle surprise : un espadon d’1m50 avec sa belle nageoire dorsale en forme de voile mord à mon leurre « fait maison » ( juste avec un sac en plastique de couleurs vives et un hameçon), mais malheureusement, il se détache avant de monter à bord.
le reste de la journée se passe sous spi, puis sous genaker, puis solent pour la nuit.
J14 : ça file, 8,8nds moyenne sur 6 heures, mais la mer n’est pas encore rangée et ça chahute un peu, difficile de dormir, et les traits de l’équipage sont tirés au petit matin; les siestes seront en vedette aujourd’hui ! Une superbe coryphène de 12,5kg, 1m35 de long est montée à bord, de même q’un bout de filet de pêche qui s’est amouraché de notre safran tribord; nous avons gardé la dorade mais relâché l’amoureux transit qui nous freinait depuis 2-3 heures.
J15 : Bon, ça se précise : ETA (Estimate Time Arrival, l’heure estimée d’arrivée in French) jeudi dans la matinée, mais difficile à dire car notre vitesse varie entre 6 et + de 10nds (pointes à 14 !). Ca sent l’écurie, et Pépèrre Happy galope; 180mn/jour ces temps malgré les pêches, nuit, changement de voilure et une mer caboteuse… Puis la nuit s’est installée avec un front orageux pétoleux qui nous a encerclé et pas lâché jusqu’au Marin. Dernière nuit assez angoissante vu la puissance de la foudre des alentours, mais nous sommes passés à travers.
Donc après 15 jours, 2265 nautiques, nous posons notre ancre dans la baie du Marin, au milieu de pas loin d’un millier autres bateaux.



Un grand merci à l’équipage qui a vraiment bien bossé, à Marie pour ces bons petits plats qui permettait de ragaillardir le moral des troupes, et aux routeurs météo qui tentaient de nous donner une prévision malgré les changements permanents des masses d’air.

des grains, toujours des grains...



du muscle pour


du bon pain

une belle dorade














content d'avoir fait le boulot !


à +


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