D'abord rêvé puis envisagé, c'est grâce à l'appui de Marie que cette balade en catamaran a pu commencer.

Espagne, Portugal, Baléares, Corse, Sardaigne, Sicile, Italie , Grèce, ... Caraïbes pour l'instant, nos mouillages et rencontres à bord de Mr Happy (un Outremer 50 light) sont un vrai plaisir, Bien sur, quelques coups durs parfois, mais vraiment en minorité, je conseille à chacun de tenter l'aventure...

"Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… elle est mortelle. »

Paolo Coelho

lundi 3 avril 2017

Cuba


Une fois n’est pas coutume, vous aurez plusieurs étapes d’un coup; faute de points wifi, et pour cause, vers des îlots inhabités ou dans les golfes, même le téléphone ne passait pas…..

Santiago
Arriver de jour sur une nouvelle île, un mouillage inconnue, est déjà une interrogation, mais arriver de nuit sur Cuba, à Santiago, avec un canal à passer sans savoir à l’avance si les feux de signalisations fonctionnent est une petite source d’angoisse, sans parler de l’accueil des autorités Cubaines….
Nous sommes partis lundi midi, et avec le bon vent constant, nous avons avalé les 270 milles nautiques un peu plus rapidement que prévu; un petit espoir nous faisait arriver en fin d’après-midi mais le vent s’est calmé à 25 nm du but.
Du coup nous arriverons de nuit à notre destination : Santiago de Cuba, un des ports officiels d’entrée. Heureusement, le balisage fonctionne, et nous sommes vite bien accueillis par la Marina à 21h à la VHF et nous mouillons dans la petite baie de Nispero. Par contre, la suite est un peu moins sympa : il a fallut descendre l’annexe et installer son hors-bord (les officiels n’ont pas d’embarcation), aller à terre, faire les visas et attendre El Doctor tout de suite, pas demain matin tranquillement mais ce soir !
Bref, après s’être enregistré, avoir remplit la paperasse, payer, attendu La docteur, l’emmener à bord, la ramener, enfin à minuit, la nuit fut à nous… Le lendemain visite à bord des douanes, toujours en faisant le taxi pour une fouille avec un placard ouvert et un lit défait.
Nous retrouvons nos amis de Druuna, un cata connu dans les eaux grecques en 2014, bonne surprise, qui nous invitent à venir avec eux visiter Santiago. Parmi les 6 bateaux au mouillages, 5 sont francophones, et nous partons donc tous visiter la ville en bateau-bus; Une grande ville qu’est Santiago, avec un taux de pollution record avec les  véhicules hors d’âge (moteurs 2 temps pour les 2 roues et reconditionnés pour les autos, camion bus au gasoil mal réglés) et une chaleur étouffante. Un peu de « pression » des taxis et des vendeurs à la sauvette, mais l’ambiance est tranquille. Nous essayons de changer de l’argent pour avoir de la monnaie locale réservée aux touristes le CUC, (la monnaie pour les cubains est le pesos ) mais manque de chance, les banques sont fermées cet après-midi : dératisation … Heureusement, un distributeur accepte les cartes Visas. Ensuite, une carte internet pour relever les mails ( pour info, avec notre forfait français, le Méga Octet est à 10€, le sms à 0,27, et la minute à 2,50€). Après avoir fait différentes possibilités d’achat de cartes, c’est au « second marché » que nous trouvons notre bonheur. Il faut savoir qu’il n’a pas d’internet libre mais que des points wifi (dans les hôtels pour touristes, les grandes places notamment) et qu’il faut acheter une carte avec un code pour se connecter.
Ce marché parallèle est le nerf de la guerre des cubains : on peut trouver de tout, quelques fois moins cher, mais souvent avec une petite commission pour améliorer la vie du vendeur, Mais on trouve l’introuvable…
Dans les rues, au milieu des anciennes voitures américaines, side-cars, triporteurs, ça chante, joue de la guitare, des carracasses, ça fume le cigare…. Nous arrivons à acheter quelques fruits et légumes pas cher (et en Pesos) dans un marché couvert, du pain, et même du bon Rhum brun de Santiago (via un douanier !)
Pour l’instant Cuba est pleine de surprises et curiosités, avec son mode d’emploi à intégrer…
Sortie by night, toujours avec beaucoup de musiques, de cours et salles de danses, petit resto sur les toits terrasses avec une cuisine simple mais bonne, puis concert avec un groupe de filles. Selon les endroits, les Mojitos sont un peu décevants, dans d’autres pas trop mal…
Nous rentrons en taxi dans une sorte de Lada hors d’âge, les portières ne se ferment plus trop, les vitres ne s’ouvrent ou ne se ferment pas, la poignée d’ouverture est absente, avec les gaz d’échappement qui passent d’abord par l’habitacle pour s’échapper ensuite par les quelques fenetres ouvertes : mal de tête assuré ! Et en plus, la carburation n’est pas bonne, la voiture calle à l’arrêt, l’embrayage n’existe que grâce à sa pédale, et nous espérons que pour les freins c’est l’inverse…. Et comme d’habitude, le prix clairement annoncé au départ (10 CUC) passe au double à l’arrivée… Après 48h sur place, nous y sommes habitués et notre réponse est directe : nous payons la somme initiale et partons, fin de la discussion.
7h30 le lendemain, visite aux douanes afin de disposer du « permis de navigation », indiquer notre prochaine destination, (le côté « administratif-surveillance militaire » cubain est assez pesant en bateau, beaucoup moins si vous arrivez en avion) et ainsi pouvoir continuer notre visite de l’île, nous avons 1h pour lever l’ancre et nous diriger vers une toute petite baie à 35nm : Chivirico

Chivirico
Superbe !
Une toute petite baie près d’un village de pêcheurs, au milieu de la mangrove, vraiment tranquille… L’entrée est assez tortueuse mais pas de dangers si l’on suit la carto et le sondeur.
Sauf qu’à 20h, une musique boum-boum qui n’avait rien avoir avec la salsa s’est mis en branle, et jusqu’à 2h du mat. Mais nous avons pu tout de même dormir. Lorsque nous avons commencé à remonter l’ancre, une belle boue collante la chaine de mouillage; s’en est suivit donc une bonne séance de rinçage.

Direction Marea del Portillo, avec un vent erratique, et une visite de dauphins joueurs, pour arriver dans une grande baie derrière Punta Raza, toujours entourée de la mangrove, sans le charme de Chivirico.

Cabo Cruz est à 35 milles nautiques, nous profitons du vent portant et arrivons au Cap Ingles où un courant contraire de 2 noeuds nous cueille quand le vent s’efface. Une grande barrière de récifs encadre le mouillage dans 2 m d’eau assurant un calme divin avec toujours la mangrove pas loin. Très beau mouillage avec une eau transparente ! La Guarda arrive pour contrôler nos papiers, même si ces contrôles sont un peu pesant à la longue, tout se passe bien. Une barque de pêcheurs qui veulent sans doute nous vendre du poisson se fait refouler par les officiels ; toujours cette main mise de la gente militaire sur le peuple… Un plongeur avec une langouste arrive 1/2 heure après leur passage pour nous la proposer mais non, désolé, pas ce soir. Un autre passera à la nuit tombée toujours avec une langouste à vendre…. Le bateau d’à côté la prendra. Il faut vous dire que nous sommes à au moins à 600m de la terre ferme, toujours ce marché parallèle qui permet aux cubains de vivre un peu mieux….

Dans les Golfes, la navigation est spéciale car un oeil sur le sondeur, une autre sur la carto + ou - précise avec des bancs de sables qui se déplacent, ou des balises de chenal manquantes, sans oublier les bons réflexes pour gérer la navigation; le vent souffle bien de Nord Est jusqu’à 14h, ensuite pétole, puis vers 16 h petite brise thermique de Sud Ouest jusqu’au soir, puis rebelote…. navigation nocturne fortement déconseillée car il n’y pas de feux aux balises.

Cayo Media Luna, joli nom, n’est ce pas?  En forme de croissant de lune, cette île n’est pas habitée et n’est que mangrove. Mouillage très tranquille assuré ! Allez bien mouiller au nord-est de la baie pour une bonne tenue. L’eau est trouble par le limon des mangroves, ça ne donne pas envie de plonger dedans. Un autre cata (un Catana) arrive pour la nuit mais mouille loin de nous, (peut être parce qu’on leur a mis 3 heures pour venir au près depuis Cabo Cruz !), dommage nous ne ferons pas connaissance au milieu de nulle part.

Ensuite Cayo Granada, en arc de cercle aussi mais + petite que la précédente, avec une caye bien au milieu du passage, donc vigilance quand on arrive, et repart… Mouillage dans 3m d’eau au nord-est. Une petite plongée autour de cette caille me fera découvrir une belle raie qui faisait une sieste sur le sable, mais la visibilité étant vraiment trop faible, plongée raccourcie. Un petit tour dans la mangrove nous fait découvrir des eaux couleur rouille, mais la beauté des petits canaux est superbes.
Le soir, des pêcheurs  viennent faire une halte. 2 en profitent pour venir nous proposer 1 très gros poisson et 2 langoustes, « regalo » (cadeau !), nous prenons les 2 langoustes et en contre partie, nous leur donnons 1/2 l de rhum  et des savons-shampoings pour leur dames.

Cato Chocolate, toujours avec de la mangrove, quelques petites plages de sables blanc.
Cela fait une semaine que nous n’avons d’internet, et 3 jours sans aucun réseau téléphonique; pour ceux qui veulent se désintoxiquer, y a pas mieux !

15 milles plus loin, Cato Anclitas avec un hotel flottant ancré dans la mangrove pour richissimes plongeurs ou pêcheurs ; la couleur bleue du bateau-hotel flottant se voit de loin, mais pour y accéder, il faut se faufiler dans un bras de la mangrove et trouver son passage avec parfois moins de 2m de profondeur… 200m plus loin, nous ancrons 1h histoire de profiter de l’internet de l’hôtel gratuitement (merci au staff très sympa !) afin de recevoir les mails et prévisions météo. Ensuite nous allons mouiller à 1/2 heure de là, dans le canal Callabones, côté océan le long de belle plages de sables blancs dans une eau de différents bleus. Une petite plongée à la Punta Callabones me fait ramener 3 langoustes, le repas du soir est tout trouvé ! Pendant ce temps là, Marie tombe nez nez avec une grande raie… retour sur la plage au sec illico !

Cabo Breton
Nous nous devions nous y arrêter ! Après 35milles sans trop de vent avec des pointes à 4 noeuds, mouillage dans 3m d’eau,mais ça l’a pas le charme d’Anclitas ou de Cabo Cruz; le reef est loin, l’eau pas vraiment transparente, un peu verte. Des pêcheurs veulent encore nous donner (ou vendre, notre espagnol est succinct…) encore des langoustes, et nous commençons à en avoir ras la glotte. Nous leur donnons tout de même du rhum de Guadeloupe à 50°, et il nous parle de recette de langoustes à la tomates…. sauf que nous n’avons pas de tomates. Pas de problèmes, ce sont eux qui vont nous les préparer ! 1 heure plus tard, un plat de langoustes à la tomate et un de riz nous étaient livrés avec tout l’équipage de 5 pêcheurs pour un bon apéro ! Plus tard, après cette bonne soirée, ils rentrèrent (avec le litre de rhum qui nous restait) pour manger du poulet.

Cayo Zaza Fuera

Jolie navigation sous grand voile et gennaker pour trouver encore une fois un îlot recouvert de mangrove. Mouillage toujours tranquille avec le spectacle des pélicans et Cormorans. Un cata arrive sous voile mais se détourne vers le nord pour un autre mouillage quand il nous voit; c’est encore le Catana avec qui nous avions fait la route Cato Cruz / Cato Media luna (peut être toujours vexé ?  ;-)  ).

photos de Santiago
 Bateau taxi


 mouillage devant la marina

raffinerie

pêcheur dans une chambre à air

guarda























marché local pour les cubains (mais aussi pour nous, chuttt)



taxi collectif






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